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deux, d’une forte envie de détrôner les professional beauties de notre monde parisien en l’honneur des professional beauties de Bruxelles. Mais, en conscience, les points de comparaison que je puis avoir recueillis à Bruxelles ne sont pas assez nombreux. J’aurais peur de faire comme le légendaire Anglais qui, traversant une ville en chaise de poste, vit sur le pas de la porte d’un magasin une femme rousse et inscrivit sur son carnet : « Ici les femmes sont rousses. » C’est une méthode sujette à erreur. Je me contente de dire que, ayant vu Bruxelles, je sais maintenant où Stevens prend ces figures dont il enveloppe la solide beauté de tant de charme vaporeux et qui tranquillement donnent le coup de foudre.

Faut-il maintenant chercher une transition pour parler du monstre antédiluvien qu’on a récemment dressé dans la cour du Musée et qui comptera désormais parmi les curiosités les plus curieuses de Bruxelles ? Assurément non, puisqu’il est bien connu, depuis Hélène et le siège de Troie, que le pire monstre qui désole la terre, c’est la beauté. L’Iguanodon benissarius aura été, je puis le dire, l’une des émotions de ma vie. C’est un imposant fossile. On en a retrouvé la structure complète en divers morceaux dans les houillères des environs de Mons. Pour un amateur de philosophie naturelle,