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un livre de tout le monde, la pâture universelle des esprits, le réconfort et la consolation des âmes.

Dans cette ruine de tous les états de l’esprit public et des mœurs domestiques de notre pays, une renaissance des anciennes lectures françaises n’en est que plus ardemment à désirer. Revenons du moins à nos admirables classiques ; tâchons de ramener la jeunesse à notre théâtre ; mettons dans les mains des jeunes gens Corneille, Racine, Molière, et Marivaux, et Beaumarchais, et Gresset, et Destouches, et Piron. Là il reste encore une heureuse réserve, un dépôt qui a été longtemps national et qui nous est toujours accessible, de sagesse positive, de bon sens pratique, de morale forte, de politique objective, d’idées et de sentiments héroïques. Là est la France.


Je dois faire réparation, sur un point, à M. Paul Mesnard. J’avais regretté qu’il n’eût pas analysé d’une façon assez systématique les œuvres engendrées des œuvres de Molière ; je lui avais reproché de négliger quelquefois d’importants dérivés de notre grand comique. J’avais cité comme exemple de ces omissions l’Amphitryon de Dryden. Or, M. Mesnard n’a pas omis Dryden. C’est moi qui n’ai pas cherché la mention qu’il en fait à la place où elle est. Je retire ma critique et maintiens mon