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pourtant aussi complets et aussi habilement disposés que ceux du Cid et du Menteur. Le dirai-je ? Il me manque pour un trop grand nombre des chefs-d’œuvre de MoHère l’histoire de leurs dérivés. Mais cela, dira-t-on, serait infini ! Oui, sans doute. Je ne réclame pas tout ; je voudrais au moins le principal.

Il ne me suffit pas, à propos d’Amphitryon, que vous me rappeliez Plaute et les Deux Sosies, de Rotrou, qui ont précédé ; faites-moi connaître aussi l’Amphitryon de Dryden, qui a suivi. La question des œuvres dérivées peut être insignifiante avec Corneille et Racine ; elle est d’une importance capitale avec Molière. Dans l’état actuel et selon les exigences présentes de l’histoire littéraire, c’est une faute de l’avoir négligée.

Mais, en vérité, ne regrettons pas ce qui peut manquer de temps à autre. Applaudissons-nous plutôt ; félicitons MM. Hachette et Régnier d’avoir mené à bien une œuvre si pénible, si lente, qui touche au moment d’être terminée ; emparons-nous de cet amas de richesses qu’ils ont amoncelées ; puisons tous les jours quelque chose dans ce grenier d’abondance de bonne et grande littérature. Je suppose, je n’oserais l’affirmer, je suppose que le Corneille, le Racine, et le Molière de M. Régnier sont dans toutes nos bibliothèques de lycées et d’écoles municipales