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vie. C’est, il y a dix ans, le 28 juillet 1873, en wagon, dans le train d’Orléans à Paris. Nous revenions lui et moi, du collège de la Chapelle-Saint-Mesmin où M. Dupanloup nous avait offert le régal d’une tragédie de Sophocle jouée par les élèves du collège. J’avais joui la veille de l’entretien de M. Dupanloup, qui sur tout sujet d’éducation, de littérature et de pure morale, attachait par la justesse et la solidité. Le lendemain, en échangeant mes idées pendant le voyage avec M. Régnier, j’eus pour la seconde fois, à vingt-quatre heures de distance, le plaisir bien rare, excessivement rare, de rencontrer un honnête homme qui sur les mêmes matières de pédagogie, d’éloquence et de poésie, montrait, par tout ce qu’il disait, qu’il était de la doctrine orthodoxe et de la bonne Église. M. Régnier, m’est dès lors resté fixé dans l’esprit.

On sait que le roi Louis-Philippe avait choisi en 1843, M. Régnier pour diriger l’éducation du comte de Paris. M. Régnier se consacra tout entier à son royal élève de 1843 à 1853. Il était redevenu disponible depuis plusieurs années lorsqu’en 1862, Hachette, qui fut aussi un souverain et qu’on n’a pas détrôné, le chargea de créer et de diriger la collection les Grands Écrivains. Le comte de Paris et les Grands Écrivains sont donc ses deux principaux ouvrages. Je ne me permettrais pas de juger