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rer ; je ne pourrais plus vous dévider C’est dans l’ nez que ça m’ chatouille ». Et pourtant ce geste était sublime, pas moins, sublime. Avec un geste analogue Hermione pourrait dire :


Va, cours, mais crains encor d’y trouver Hermione ;


et Bérénice :

Je connais mon erreur et vous m’aimez toujours.


Certes, le refrain C’est dans l’ nez que ça m’ chatouille n’a rien de distingué ; il est aussi vulgaire, aussi bête, aussi populacier que vous voudrez. Il n’empêche que Thérésa l’enlève d’un mouvement héroïque. C’est infâme, mais c’est splendide. Pour l’élan du geste, il n’y a eu de nos jours, avec Thérésa, que Rachel ; et encore !

Je forme un vœu : c’est que le ministre des beaux-arts ouvre pour un jour, pour un seul jour, la Comédie-Française à Thérésa et que ce jour soit le 14 juillet. Nous aurions la Marseillaise de Thérésa là où l’on a entendu la Marseillaise de Rachel. Et cela aussi serait sublime, surtout si Thérésa, au lieu de chercher à imiter Rachel. restait franchement ce qu’elle est de nature.


La grande populace et la sainte canaille.