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6. LE PROGRÈS CORMON CAIN Aux Temps primitifs Nous sonames aux prentiers âges de l'humanité. La tribu nomade des Oulhamr erre dans l'épouvante ils ont perdu le Feu, qui les protégeait contre les monstres, cuisait les viandes, durcissait la pointe des épieux. Il faut reconquérir le Feu sur les hordes ennemies. TJn chef de la tribu, Naoh, part avec deux compagnons, Gaw et Nam, pour cette conquête farouche, èc travers les dangers de la terre et des bêtes. T AOHMARCHA SEPT JOURS en évitant les embûches du monde. V^ Elles augmentaient à mesure qu'on approchait de la forêt.

  • Quoiqu'ellefût à plusieurs journéesencore, elle s'annonçait

par des îlots d'arbres, par l'apparition des grands fauves les Oulhamr aperçurent le tigre et la grande panthère. Les nuits devinrentpénibles ils travaillaient, longtemps avant le crépus- cule, à s'environner d'obstacles ils recherchaient le creux des terres, les rocs, les fourrés; ils fuyaient les arbres. Le huitième et le neuvième jour, ils souffrirent de la soif. La terre n'offrit ni sources, ni mares; le désert des herbes pâlissait; des reptiles secs étincelaient parmi les pierres; les insectes répandaient dans l'étendue une palpitation inquiétante; ils niaient en spi- rales de cuivre, de jade, de nacre; ils fondaient sur la peau des guerriers et dardaient leurs trompes acres. Quand l'ombre du neuvième jour devint longue, la terre se fit fraîche et tendre, une odeur d'eau descendit des collines, et