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Du feu! on en voit partout. Les immenses bâtiments s'ali- gnent à perte de vue, hauts comme des montagnes et pleins 1 jusqu'au faîte de machines qui tournent, tombent, remontent, se croisent, s'agitent, ronflent, sifflent, grincent, crient. Et toutes travaillent du feu. Ici des brasiers, là des jets de flarnme plus loin, des blocs de fer ardent vont, viennent, sortent des fours, entrent dans les CONSTANTIN MEUNIER PUDDLEURS engrenages, en ressortent, y rentrent cent fois, changent de forme, toujours rouges. Les machines voraces mangent ce feu, ce fer éclatant, le broient, le coupent, le scient, l'aplatissent, le filent, le tordent, en font des locomotives,des navires, des canons, mille choses diverses, fines comme des ciselures d'artistes, mons- trueuses Comme des œuvres de géants, et.compliquées,délicates, brutales, puissantes. Essayons de voir et de comprendre. Nous entrons à droite sous une vaste galerie où fonctionnent quatre énormes machine, Elles vont avec lenteur, remuant leurs roues, leurs pistons, leurs tiges. Que font-elles ? Pas autre chose que de souffler de l'air aux hauts fourneaux où bout le métal