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Au château de Combourg L'enfance de Chateaubriand fut triste. Il appartenait à une vieille famille bretonne, qui habitait le château de Combourg, près de Saint-Malo. C'est là qu'il passa ses premières années, dans Za solitude des landes bretonnes, en compagnie d'un père tyrannique, d'une mère faible et d'une soeur compagne de ses rêveries. QUATRE maîtres (mon père, ma mère, ma sœur et moi) habitaient le château de Combourg. Une cuisinière, une femme de chambre, deux laquais et un cocher, composaient tout le domestique (1) un chien de chasse et deux vieilles juments VUE DU CHATEAU DE COMBOURG étaient retranchés dans un coin de l'écurie. Ces douze êtres vivants disparaissaient dans un manoir où l'on aurait à peine aperçu cent chevaliers, leurs dames, leurs écuyers, leurs var- lets (2), les destriers (3), et la meute du roi Dagobert. Môn père se quatre heures du matin, hiver comme été il venait dans la cour intérieure appeler et éveiller son valet de chambre, à l'entrée de l'escalier de la tourelle. On lui apportait un peu de café à cinq heures; il travaillait ensuite dans son cabinet jusqu'à midi. Ma mère et ma sœur déjeu- naient chacune dans leur chambre, à huit heures du matin. Le domestique le personnel des serviteursde la maison, 2. Varlels :autrefois les fils de gentilshommes chevaux de batarilu, du,moyeu: t