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gâteau, et se redressa. Le gâteau était mouillé; mais ils avaient faim et soif. L'aîné fit deux parts de la brioche, une grosse et une petite, prit la petite pour lui, donna la grosse à son petit frère, et lui dit «  Colle-toi ça dans le fùsil (1). » Victor Hugo, Les Misérables. Un Enfant trouvé UNE PAUVRE FEMME AVAIT UNE FILLE qui s'appelait Mâcha. Un matin, Macha, étant sortie pour chercher de l'eau, aperçut à terre, près de la porte, un objet enveloppé de chiffons. Macha déposa ses cruches et déplia les chiffons. A ce moment, quelque chose se mit à crier Ouah! ouah ouah » Macha se baissa et vit que c'était un petit enfant tout rouge qui criait de toutes '.ses forces « Ouah ouah » Elle le prit. dans ses bras, le porta à la maison, et se mit à lui faire boire du lait, à la cuiller. Sa mère lui dit «  Qu'as-tu apporté là? Un petit enfant, répondit Macha. Je l'ai trouvé près de notre porte. » Et la mère lui dit «  Nous sommes déjà si pauvres 1 Pouvons-nous nourrir encore un enfant? J'irai trouver le chef, et lui dirai de nous le prendre. » Macha fondit en larmes et dit «  Maman, il ne mangera pas beaucoup, gardons-le. Regarde comme la peau de ses bras et de ses doigts est rose et ridée 1» La mère regarda, et eut pitié. Elle garda l'enfant. Macha le faisait manger, l'emmaillotait, et, quand il était couché, lui chantait des chansons. TOLSTOÏ, GEuvres, t. XIV. Traduction Bienstock (Stock, édit.) . 1. Colle-toiça dans le fusil: c'est l'expression d'argot dont Gavroche s'est servi pour offrir à l'aîné des petits pauvres un morceau de pain.