Page:Weil - Poèmes suivis de Venise sauvée, 1968.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

*

À la fin : « On dirait qu’il va parler. — Tiens, il sait donc parler ! Je croyais qu’il était muet. — Non, il ne dit rien, tu vois. — Si, il parle, écoutez. » Et avant, l’apprenti. Insister davantage. « Son silence m’agace. »

*

Reprendre, pour la première fois depuis la Grèce, la tradition de la tragédie dont le héros est parfait.

*

Théâtre. Le théâtre doit rendre sensible la nécessité extérieure et intérieure.

Sur la scène — la lente maturation d’un acte, avec l’univers autour — puis l’acte précipité dans le monde.

*

Les vers. Ils ne « passent pas la rampe » s’ils ne créent pas pour le lecteur un nouveau temps. Et comme pour la musique (Valéry) un poème sort du silence, retourne au silence.

Éléments du poème. Un temps qui ait un commencement et une fin. À quoi cela correspond-il ? Puis la saveur des mots : que chaque mot ait une saveur maxima entre le sens qu’on lui donne et