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Le furieux élan des deux premiers actes habite encore dans les condamnés au début du troisième, violemment comprimé par les chaînes et la mort imminente, et la torture. Il doit être sensible.

Seul Jaffier n’a pas été un instant emporté par cet élan. Il est immobile tout le temps, Violetta et son père aussi. Tous les autres sont furieusement emportés.

Élan, dynamisme intense dans cette pièce jusqu’au monologue de Jaffier. Là l’élan s’arrête pile. Le reste n’est que piétinement.

Le troisième acte est composé de deux parties. Jaffier parle et on ne lui répond pas. On lui parle et il ne répond pas.

Dans la scène des condamnés déjà, cris sans réponse.

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Dans les supplications et le désespoir de Jaffier, insister davantage peut-être encore sur le silence qui lui répond.

Après insister sur le silence de Jaffier.

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Scène des condamnés à mort. Première partie très courte. Deuxième partie s’étire indéfiniment. Un d’eux : « Qu’ils me tuent s’ils veulent, mais je ne veux pas qu’on me torture. »