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NOTE DE L’ÉDITEUR

En 1940, Simone Weil commença d’écrire une tragédie, Venise sauvée, d’après le récit de Saint-Réal, Conjuration des Espagnols contre la République de Venise. Ce projet lui tenait à cœur ; ses confidences et les nombreuses ébauches qu’elle a laissées en témoignent. On a pu réunir, par exemple, une cinquantaine de versions du grand monologue de Jaffier. Pour éclairer ses intentions et compléter, dans la mesure du possible, le texte de cette tragédie restée inachevée, nous publions en préface les notes éparses dans les Cahiers de Simone Weil et qui se rapportent à Venise sauvée. C’est du reste à sa demande que ces notes furent réunies et lui furent envoyées à Londres, en même temps qu’une copie du texte de la tragédie. Son intention était alors de l’achever ; la mort seule l’en empêcha.

Avec Venise sauvée, nous publions ici les poèmes de Simone Weil, inédits pour la plupart. Certains sont des œuvres de jeunesse. Les Vers lus au goûter de la Saint-Charlemagne ont été composés en janvier 1926. Simone Weil, élève de Première Supérieure au lycée Henri-IV, avait été chargée d’écrire et de lire le poème qu’on lit traditionnellement à la fête des lycées et collèges dédiée à Charlemagne, à la fin de janvier. À une jeune fille riche remonte aussi probablement aux années d’études. Éclair fut écrit en 1929 ; Simone Weil dit, dans ses Cahiers (II, p. 329), qu’elle