Viens avec moi, et prends cet or que Leurs Seigneuries t’accordent. C’est le salaire de ta trahison. Allons ! prends cet or.
Merci. Je pourrai me cacher, dormir et manger.
Non, pas un pas de plus ! Ainsi grâce à deux trahisons
Il s’en va chargé d’or, riche et content, gorgé de crimes
Ne me retenez pas ; il est aussi vil que Judas ;
Je veux cracher sur lui. Lâche, tu n’iras pas plus loin.
Traître, traître, cet or, c’est le sang de tous tes amis !
Il a peur, voyez donc ! Tout son corps tressaille de peur.
Permettez-moi d’aller avec vous jusqu’à la frontière ;
Ainsi je le tuerai, hors de Venise, à mon loisir.
N’y consentez-vous pas ? Il est trop injuste qu’il vive.
Tais-toi un peu, écoutez tous. Quel est ce bruit qui vient des rues voisines ? Entendez-vous ?
Qu’un de vous aille voir ce que c’est.