Se courbant bassement sous la volonté du vainqueur ;
Les autres, massacrés, mourront le blasphème à la bouche.
Malheureux ! je pourrais avoir vu cela cette nuit,
Être rassasié maintenant d’un si doux spectacle !
Par quel égarement ai-je épargné ces assassins ?
Qu’importe ! J’attendrai. Je verrai tout cela bientôt,
Par d’autres ou par moi, dans quelques jours, aujourd’hui même.
Le ciel juste punit ceux qui méprisent leur serment.
Si le ciel ne fait rien, moi, moi je saurai les punir.
Mon seul but désormais sera la perte de Venise.
Vous, je me réjouis que vous soyez encor vivant,
Tout ce que vous aimez périra bientôt sous vos yeux.
Vous périrez après, maudissant la mort et la vie.
Vous mourrez misérable, et moi je serai soulagé.
Ô mon ami ! Où est mon ami ?
Succombe-t-il déjà aux souffrances,
Courbé sous les terreurs de la mort ?