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nous, il combattrait pour nous, même seul, même sans espoir !

(Appuyer.)
Pierre appelle Jaffier.

Puisque nous devons périr ainsi, si du moins nous étions ensemble !

Se reproche amèrement d’être cause du malheur de Jaffier, de la mort de Jaffier, parce qu’il l’a entraîné dans la conjuration.

(Insister.)

Tu avais confiance en moi, tu m’as suivi, et je t’ai mené à ta perte, à la mort.

(À ces tortures ?)

Deux parties dans cette scène. Dans la première, la plus longue (et qui commence par quelques exhortations mutuelles au courage, sur un ton ferme), les conjurés enchaînés ont conscience de l’existence, de la présence les uns des autres, parlent plus ou moins les uns à l’adresse des autres, se parlent entre eux. La fin de cette partie est le moment où, à propos de Jaffier, Renaud et Pierre s’injurient et s’accusent ; là, un passage très bref (deux vers, un peut-être pour chacun) où d’abord Renaud s’adressant à Pierre, puis Pierre à Renaud, puis Officier I à tous deux (dans cet ordre), ils évoquent avec joie, comme les esclaves de Plaute, les supplices qui les attendent les uns les autres.

La seconde partie se termine par l’arrivée soudaine du Secrétaire des Dix ; après quoi les conjurés sortent en défilant dans un complet silence ; quand ils sont tous sortis, Jaffier se montre.

La deuxième partie de la scène est peut-être :