religieux à l’abbaye d’En-Calcat, au début d’avril 1942, pendant la Semaine sainte.
La lettre à Joë Bousquet est la troisième des lettres que Simone Weil lui écrivit en avril et mai 1942, et que Jean Ballard a publiées dans les Cahiers du Sud (no 304, 1950). Sur sa rencontre avec Joë Bousquet, Ballard donne les renseignements suivants dans la notice qui précède ces lettres : « Rappelons que la rencontre Simone Weil-Joë Bousquet eut lieu sur le désir de la première, qui se rendait à l’abbaye d’En-Calcat, à Dourgnes, pour assister aux offices de la Semaine sainte, et que Simone Weil nous avait demandé de l’accompagner jusqu’au chevet de notre ami. Il était bien deux heures du matin quand le train nous déposa à Carcassonne ; le reste de la nuit s’écoula en entretiens passionnés. Au petit jour, Simone Weil consentit à s’étendre sur une natte, dans une petite chambre voisine, refusant tout confort comme à l’ordinaire. Quelques heures après, elle devait repartir pour se rendre à l’abbaye. Nous croyons bien que les deux correspondants ne se revirent jamais. »
Les pages sur L’Amour de Dieu et le malheur, retrouvées il y a peu d’années parmi les papiers de Simone Weil, font suite à un texte publié par le Père Perrin dans Attente de Dieu (1950, pp. 124-141). Le début en est identique, sauf quelques variantes, aux dernières pages de ce texte ; le reste en est inédit. Nous avons pu reproduire ici, grâce à l’obligeance des éditeurs de La Colombe, le texte publié par le Père Perrin, de sorte que les pages retrouvées pourront être lues en rapport avec ce qui les précède. Comme le texte publié par le Père Perrin lui avait été remis par Simone Weil quelques jours avant son départ de Marseille (cf. Attente de Dieu, p. 124), les pages qui font suite à ce texte ont dû être écrites soit vers la fin du séjour de Simone à Marseille, soit à Casablanca ou sur le bateau qui la transportait en Amérique, soit même à New York.
La Théorie des sacrements, écrite à Londres en 1943, fut envoyée par Simone Weil à Maurice Schumann, avec une