Page:Weil - Pensées sans ordre concernant l’amour de DIeu, 1962.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on saura qu’il existe vraiment du pain. Quand on en a mangé, quelle preuve plus sûre pourrait-on vouloir ? Tant qu’on n’en a pas mangé, il n’est pas nécessaire ni même très utile de croire au pain. L’essentiel est de savoir qu’on a faim. Ce n’est pas une croyance, c’est une connaissance tout à fait certaine qui ne peut être obscurcie que par le mensonge. Tous ceux qui croient qu’il y a ou qu’il y aura un jour de la nourriture produite ici-bas mentent.

La nourriture céleste ne fait pas seulement croître en nous le bien, elle détruit le mal, ce que nos propres efforts ne peuvent jamais faire. La quantité de mal qui est en nous ne peut être diminuée que par le regard posé sur une chose parfaitement pure.