dimanches et jours de fête, serait aussi bien placé qu’un religieux pour parvenir à la perfection. Car le travail, s’il est exécuté comme un sacrifice, vaut n’importe quel sacrifice.
On pourrait ainsi transformer complètement la vie d’un village chrétien.
Je verrais la chose ainsi.
Une cérémonie religieuse serait accomplie la veille du jour où un garçon laboure seul pour la première fois. Généralement c’est à quatorze ans. Si on renonçait à la pratique récente de faire communier les jeunes enfants, cette cérémonie pourrait être la première communion. Ainsi le lien entre l’Eucharistie et le labour s’enfoncerait dans son âme à l’occasion de cette journée enivrante. Car la journée où un garçon de quatorze ans laboure pour la première fois est enivrante.
La charrue serait bénie et consacrée à Dieu au cours de cette cérémonie. L’enfant demanderait à Dieu la grâce de toujours penser d’abord au service de Dieu et du prochain, et ensuite seulement au gain, toutes les fois qu’il touchera cette charrue, et cela jusqu’à la mort.
Cette cérémonie devrait se faire le même jour pour tous les enfants de cet âge, un dimanche ; tout le village y assisterait et communierait. Le prêtre prêcherait sur l’esprit de pauvreté, en commentant le passage « voyez les lis des champs qui ne labourent ni ne sèment… » et il expliquerait qu’il faut labourer et semer, mais avec la pensée de servir et non de gagner ; et recevoir ensuite le gain comme un don