paroles même intérieures, à travers les gestes du travail.
Ce serait la tâche de l’Église de susciter ces émotions et de forger ces associations. Mais elle ne le fait guère.
Le Christ a eu des motifs pour donner à une grande partie de son enseignement une tournure si nettement agricole. Mais on n’y songe pas. Il aurait pu s’abstenir, pour l’usage qu’on en fait.
La plupart de ces paraboles agricoles ne figurent pas dans la liturgie du dimanche. Cette liturgie n’a pas de liens avec la succession des saisons de l’année. L’élément cosmique est tellement absent du christianisme tel qu’il est couramment pratiqué qu’on pourrait oublier que l’univers a été créé par Dieu. Or le paysan ne peut être en contact avec Dieu qu’à travers l’univers.
Tout récemment, la J. A. C., la « messe des paysans » composée en français sur des mélodies grégoriennes, sont des tentatives excellentes pour faire entrer le christianisme plus profondément dans la vie paysanne. Mais ce n’est pas assez.
Deux réformes seraient faciles à opérer.
Les curés des villages devraient lire à la messe, après l’évangile, imposé par la liturgie, et commenter dans leurs sermons un morceau d’Évangile ayant rapport aux travaux en cours, toutes les fois qu’un tel rapprochement est possible ; et demander aux paysans d’y penser en travaillant.
Ainsi, au moment des semailles, la parabole du Semeur, et surtout la parole « Si le grain ne meurt… ».