Page:Weil - Pensées sans ordre concernant l’amour de DIeu, 1962.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour l’Église et pour le monde, qu’elle s’opère d’une manière éclatante, et non par l’initiative isolée d’un prêtre accomplissant un baptême obscur et ignoré.

Pour ce motif et pour plusieurs autres d’espèce analogue, je n’ai jamais fait jusqu’ici à un prêtre la demande formelle du baptême.

Je ne la fais pas non plus maintenant.

Néanmoins j’éprouve le besoin, non pas abstrait, mais pratique, réel, urgent, de savoir si, au cas où je le demanderais, il me serait accordé ou refusé.

— [L’Église aurait un moyen facile de se procurer ce qui serait pour elle-même et pour l’humanité le salut.

Elle reconnaît que les définitions des Conciles n’ont leur signification que relativement à l’entourage historique.

Cet entourage est impossible à connaître pour le non-spécialiste, et souvent même pour le spécialiste à cause du manque de documents.

Dès lors, les anathema sit ne sont que de l’histoire. Ils n’ont aucune valeur actuelle.

On les considère en fait ainsi ; car on n’impose jamais comme condition, pour un baptême d’adulte, d’avoir lu le Manuel des décisions et symboles des Conciles. Un catéchisme n’en est pas l’équivalent, car il ne contient pas tout ce qui est techniquement « de foi stricte », et il contient des choses qui ne le sont pas.

Il est d’ailleurs impossible de découvrir, en interrogeant des prêtres, ce qui est et n’est pas « de foi stricte ».

Il suffirait donc de dire ce qui est déjà plus ou