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Ce sont des reflets divers d’une vérité unique intraduisible en paroles humaines. On peut la pressentir à travers un de ces reflets. On la pressent mieux encore à travers plusieurs.

(Notamment le folklore, bien interprété, enferme des trésors de spiritualité.)

34o L’Église n’a vraisemblablement pas parfaitement rempli sa mission de conservatrice de la doctrine. Il s’en faut de beaucoup. Non seulement parce qu’elle a ajouté des précisions, restrictions et interdictions peut-être abusives ; mais aussi parce qu’elle a presque certainement perdu des trésors.

Il en reste comme témoignage des passages du Nouveau Testament, admirablement beaux, mais aujourd’hui tout à fait incompréhensibles, et qui n’ont pas dû l’être toujours.

— D’abord, presque toute l’Apocalypse.

— Le passage de saint Jean : « … le Christ qui est venu à travers l’eau et le sang. Non pas dans l’eau seulement, mais dans l’eau et le sang… Trois témoignent, l’esprit, l’eau et le sang, et ces trois se ramènent à l’unité ». L’insistance du même