l’eau et de l’esprit, même s’ils n’ont jamais été baptisés ; ils ont mangé le pain de vie, même s’ils n’ont jamais communié.
13o La charité et la foi, quoique distinctes, sont inséparables. Les deux formes de la charité le sont plus encore. Quiconque est capable d’un mouvement de compassion pure envers un malheureux (chose d’ailleurs très rare) possède, peut-être implicitement, mais toujours réellement, l’amour de Dieu et la foi.
Le Christ ne sauve pas tous ceux qui Lui disent : « Seigneur, Seigneur. » Mais il sauve tous ceux qui d’un cœur pur donnent un morceau de pain à un affamé, sans penser à Lui le moins du monde. Ceux-là, quand Il les remercie, répondent : « Quand donc, Seigneur, t’avons-nous nourri ? »
Donc l’affirmation de saint Thomas, que celui qui refuse son adhésion à un seul article de foi n’a la foi à aucun degré, est fausse, à moins qu’on ne puisse établir que les hérétiques n’ont jamais eu la charité du prochain. Mais ce serait difficile. Autant qu’on sache, les « parfaits » cathares,