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ÉLECTRE

Il est donc vivant, l’homme ?

ORESTE
Oui, si le souffle est en moi.
ÉLECTRE

Donc toi, tu serais lui ?

ORESTE

Contemple d’abord seulement
cet anneau de mon père, et connais si ma parole est certaine.

ÉLECTRE

Ô bien-aimée lumière !

ORESTE
Bien-aimée, j’en suis témoin.
ÉLECTRE

Ô voix, tu es ici ?

ORESTE
Plus jamais ailleurs n’interroge.
ÉLECTRE

Je t’ai dans mes bras ?

ORESTE
Ainsi désormais aie-moi toujours.
ÉLECTRE

Ô bien chères femmes, ô concitoyennes,
Voyez Oreste que voici, qui avait trouvé moyen
d’être mort, qui maintenant a trouvé moyen d’être sauvé !


Si on pense qu’Électre est l’âme humaine exilée ici-bas, tombée dans le malheur, et qu’Oreste est le Christ, combien poignantes deviennent des paroles d’Oreste comme :