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Deut., 19, 10. « Qu’il ne se trouve personne chez toi qui fasse passer par le feu son fils ou sa fille. »

Cf. la parole de Jean-Baptiste. Il baptisera dans l’Esprit et le feu.

C’est le baptême que Déméter et Isis ont donné à leurs nourrissons, leurs enfants adoptifs.

Était-ce un sacrifice, ou simplement un baptême ?


Iaveh a fait à Israël les mêmes promesses que le Diable au Christ.


Dieu n’est tout-puissant ici-bas que pour sauver ceux qui désirent être sauvés par Lui. Tout le reste de sa puissance. Il l’a abandonnée au Prince de ce monde et à la matière inerte. Il n’a de puissance que spirituelle. Et la spiritualité elle-même a ici-bas le minimum de puissance nécessaire pour exister. Grain de senevé, perle, levain, sel.


Le serpent, image de la lune ; d’autre part, le changement de peau était peut-être un symbole de la nouvelle naissance.


L’effort de la volonté dans le sens de la vertu et de l’accomplissement des obligations n’a pas de valeur comme tel, mais comme une prière sans parole, comme une prière par gestes, muette.

L’enfant de quelques mois qui veut un objet brillant peut crier pour se le faire donner. Il peut aussi tendre la main, la laisser retomber d’épuisement, la tendre encore, pendant des heures. Sa mère finira par le remarquer et ne pourra pas le supporter ; elle donnera l’objet.

Une fourmi grimpe un plan vertical et lisse, fait quelques centimètres, et tombe, grimpe encore, et tombe, grimpe encore, et tombe. Un enfant qui l’observe s’amusera de ce spectacle dix minutes, puis ne pourra plus le supporter ; il met la fourmi sur un brin de paille et la soulève au-dessus du plan vertical.

Ainsi, en lassant Dieu par notre patience, nous le contraignons à transformer le temps en éternité.