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compassion pour la misère humaine sont au stade montant, non descendant (même si elles s’appliquent à de bonnes œuvres).

Un seul morceau de pain donné à quelqu’un qui a faim est assez pour sauver une âme — s’il est donné de la bonne manière.

Donner avec autant d’humilité qu’il convient d’en avoir quand on reçoit n’est pas facile. Donner avec une attitude de mendiant.


Il faut à la fois savoir qu’on n’est pas et vouloir n’être pas.

L’humilité est la racine de l’amour.

L’humilité a un pouvoir irrésistible sur Dieu.

Dieu nous serait inférieur, si, dans la personne du Christ, il n’avait pas été humilié.


La faim (soif, etc.) et tout désir de la chair est une orientation du corps vers l’avenir. Toute la partie charnelle de notre âme est orientée vers l’avenir. La mort la glace. La privation ressemble de loin à la mort.

La chair vit orientée vers l’avenir. La concupiscence est la vie même. Le détachement est une mort.

« Terit carni superbiam — potus cibique parcitas. » La superbe de la chair est de croire qu’elle puise sa vie en elle-même. La faim et la soif lui font sentir qu’elle dépend du dehors. Le sentiment de dépendance la rend humble.

Io, la fille errante, et la lune des Gitanes.

Chercher dans Origène : Mat., 5, 45-48 (soyez parfaits…)


Postulat : ce qui est inférieur dépend de ce qui est supérieur.

Il n’y a qu’une source unique de lumière. La pénombre, ce ne sont pas des rayons venant d’une autre source, mi-obscure, c’est la même lumière dégradée.

Ainsi la mystique doit fournir la clef de toutes les connaissances et de toutes les valeurs.

L’harmonie est la clef (Philolaos).

Le Christ est la clef.