Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu médiateur entre
Dieu et Dieu
Dieu et l’homme
L’homme et l’homme
Dieu et les choses
Une chose et une chose
Moi et moi

Dieu est médiation, et en soi tout est médiation divine.

Analogiquement, pour la pensée humaine tout est rapport, λόγος.

Le rapport est la médiation divine. La médiation divine est Dieu.

« Tout est nombre. »

Dieu pense la nécessité. Elle est parce qu’il la pense. La pensée de Dieu est son Fils.

L’ordre du monde en Dieu est l’ordonnateur. En Dieu tout est sujet.

En soi, isolé, tout phénomène est principe de destruction de l’ordre universel. Par la connexion cet ordre y est totalement présent.

Le « je » nous tient enfermés dans la nécessité comme dans la voûte du ciel et la surface de la terre. Nous la voyons sous la face qui est domination brutale. La renonciation au « je » nous fait passer de l’autre côté, crever l’œuf du monde. Nous la voyons alors sous la face qui est obéissance. Enfants de la maison, nous aimons la docilité de l’esclave.

Nécessité — liberté ; l’obéissance est l’unité.

Nécessité, obéissance de la matière à Dieu.

Notion de miracle, vide de sens.

On consent à la nécessité avant de savoir que ce consentement fait percer l’œuf. Dieu consent pour nous en nous.

La partie naturelle de nous reste dans l’œuf.

Ce qu’un plan horizontal est à ses deux faces, la nécessité l’est à la domination et à l’obéissance.

Comme la nécessité en Dieu est Personne pensante, en nous elle est pensée en acte, rapport conçu, démonstration (Spinoza).

1 et 1 ne font pas deux sans addition.