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et invariant) est la fonction. Fonction, proportion, λόγος, ἀριθμός.

Nécessité, ennemie pour l’homme qui dit je. Esclave dans la rêverie (et par la domination sociale). Maître brutal dans le malheur. Équilibre naturel apparent au point optimum de l’action méthodique. (De même 3 rapports entre hommes.) Cet équilibre joint à la justice naturelle serait le bonheur naturel. Objectif du législateur.

Mais cet équilibre est une apparence. L’état de fatigue le fait sentir. Le vouloir humain est aussi une chose inerte.

Dans l’épreuve pratique de la nécessité, toujours illusions attachées à l’exercice de la volonté. La nécessité n’est pensée pure que comme théorique et conditionnelle. Là, l’homme est absent, sinon quant à l’opération même de la pensée. Toute connaissance concrète des faits, même humains, est reconnaissance en eux d’une nécessité mathématique ou analogue.

(Sous une forme chaque fois spécifique. Analogie avec l’incarnation.)

Rapport de la nécessité à l’homme, alors, non de maître à esclave, ou d’égaux, mais de tableau à regard. Dans ce regard naît la faculté surnaturelle du consentement. On ne consent pas à la force comme telle (car elle contraint), mais comme nécessité. L’intelligence pure est à l’intersection de la nature et du surnaturel.

Ce consentement est une folie qui répond à la triple folie de Dieu (Création, Incarnation, Passion), mais d’abord à la première.

Δόγος, nom de la Nécessité, donné au Bien-Aimé — Lumière et pluie dans Évangile, stoïcisme.

Nécessité, médiatrice entre la partie naturelle de nous et le consentement surnaturel.

Par analogie, conçue comme médiatrice entre la matière et Dieu. Création et action ordonnatrice. Zeus et Bacchus. Mythe du Chaos. Nécessité, voulue à un degré plus élevé par Dieu.

Médiatrice entre chose et chose. Anaximandre. Déséquilibre oscillant, équilibre réfracté dans le temps.