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que les attributs de Dieu nous apparaissent comme des négations (sans limite, etc.), de même la possession est cachée pour nous sous l’aspect du désir. Ce que nous nommons désirs, c’est cela qui constitue la possession. La possession a le masque du désir, comme la princesse du folklore habillée en servante.

Le reconnaître, c’est trouver, comme dit l’Upanishad, le lieu où sont les désirs qui sont réalité, mais que le faux voile. Qui sont réalité, c’est-à-dire possession.

Si je désire voir un ami, je désire, non cette entrevue, mais le bien que je suppose être dans cette entrevue. Si je détache ce désir, si je l’arrache, si je le tourne vers le bien pur, il devient lui-même un bien beaucoup plus grand que celui que j’attendais de cette entrevue.

C’est pourquoi « tout ce que vous abandonnerez pour moi vous le retrouverez au centuple dès ici-bas ».

L’abandon lui-même est ce centuple.

Il y a cent fois plus de bien dans l’abandon d’un père pour le Christ que dans le père ; etc.

Mais il ne s’en suit nullement qu’on retrouve le centuple, ou même la moindre fraction, de la satisfaction, de la jouissance, etc., liées à la chose qu’on abandonne.

La possession n’est pas la satisfaction. Ces deux choses n’ont aucun rapport.

Satisfaction, jouissance, joie, bonheur, félicité, toutes ces choses font partie de ces choses d’ici-bas qui ne sont pas des biens.

Si on emploie le mot joie ou félicité au sujet de l’autre monde, c’est seulement comme une métaphore, au lieu de dire le bien.

Comme « est » et « n’est pas » n’ont pas de signification quand il s’agit du bien, de même privation et satisfaction n’ont pas de sens quand il s’agit du désir du bien. Ce désir n’est pas satisfait, puisqu’il est le bien. Il n’est pas frustré, puisqu’il est le bien.

On est privé ou satisfait des choses d’ici-bas qui ne sont pas des biens. On sent la privation et la satisfaction comme on sent la douleur ou le bien-être physique. Ce sont des impressions brutes. Mais il faut en arracher le désir.