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par cette marche oscillante ; mais cela est misérable.

Y a-t-il un point, possible à atteindre dès ce monde, à partir duquel aucune descente n’est possible ?

Je n’en sais rien.

J’aimerais le croire.

Perdre ici-bas la capacité de choisir entre le bien et le mal que nous a donnée le péché originel, quoi de plus désirable ?

τοῦτο

L’âme n’a que le choix du passage au néant à travers le bien croissant ou le mal croissant. Le bien comme le mal ont comme limite le néant. Mais il n’est pas indifférent d’arriver au néant à travers le bien ou à travers le mal.

Au contraire, cela seul importe, et toute autre chose est indifférente.

Et pourquoi est-ce que cela importe ?

Pour rien. Cela importe en soi. Cela seul importe inconditionnellement.

Et sur un plan encore plus élevé, absolument rien n’importe. Car si je tombe au fond du mal, cela ne fait aucun mal au bien.

Comme nous sommes dans le mensonge, nous avons l’illusion que la félicité est ce qui importe inconditionnellement.

Si quelqu’un soupire « Je voudrais être riche ! », son ami peut lui répondre : « Pourquoi ? en seras-tu plus heureux ? », mais si quelqu’un dit « Je veux être heureux », personne ne répondra « Pourquoi ? »

Dis-moi les motifs pour lesquels tu désires être heureux.

Quelqu’un a mal et voudrait être soulagé. Dis-moi pour quel motif tu désires être soulagé ?

Questions cocasses. Qui oserait les poser ?

Il faut se les poser à soi-même, et se rendre compte, d’abord qu’on n’a aucune raison de désirer être heureux, puis que le bonheur n’est pas une chose qui soit à désirer sans raison, inconditionnellement ; car le bien seul est à désirer ainsi.

C’est le fond de la pensée de Platon.