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Ces deux derniers passages ont été commentés par Pherekydès.


Passage de Justin le Martyr (iie siècle) sur le vieillard, rencontré une seule fois et jamais revu, qui l’a engagé à quitter Platon pour le Christ. Cet homme devait être un gnostique. Il parle des prophètes d’une manière telle qu’il ne peut pas s’agir des livres canoniques de l’Ancien Testament. Bien plutôt les « prophéties de Cham » (cf. Clément d’Alexandrie citant Isidore). De même les livres antiques à l’aide desquels les religieux juifs d’Égypte dont parle Philon (cité par Eusèbe) interprétaient les écritures devaient être ces mêmes « prophéties de Cham ». Quoi d’autre aurait pu être plus antique que les Écritures ?

Comme cela a été bien détruit ! Comme le secret a été bien gardé !

Si l’« arbre du monde » (chêne ailé) vient de Cham, on peut bien croire que des Troyens ou des Phéniciens ont apporté une pensée religieuse en Scandinavie.

Odin « pendu à l’arbre, consacré à soi-même » — si c’est d’origine chamite (égyptienne, phénicienne, troyenne…) il est compréhensible qu’il y ait de si mystérieuses affinités avec le Christ.

[Quel arbre est l’ash-tree ?]

L’étoffe brodée qui se trouve sur le chêne ailé doit être étendue perpendiculairement au tronc. C’est la terre regardée comme plate.

Plutôt obliquement que perpendiculairement.

Si on est au milieu de la mer, la mer est étendue comme une étoffe ronde, soulevée par des plis mouvants. (De là dans l’Edda, « l’arbre battu des vents ».) Du centre — le point où je suis — au pôle, une ligne droite s’étend, immobile, ou tournant sur elle-même. [Problème : je me représente une droite immobile, et une droite tournant sur elle-même. Où est la différence entre les deux représentations ? Très singulier. Un point qui tourne sur lui-même est immobile. Et pourquoi son mouvement n’entraînerait-il pas le monde ? Moteur immobile.] À cette droite oblique qui tourne sur elle-