même, d’essence unique, éternellement réel. Toutes les belles choses ont part à lui, mais d’une manière telle que lorsqu’elles naissent et périssent lui n’a ni accroissement ni diminution ni aucune modification.
211 b
211 c
Quand quelqu’un… s’est mis à contempler ce beau-là, il a à peu près atteint la perfection.
… il sait enfin ce que c’est que le beau.
212 a
Penses-tu que ce soit une vie médiocre, celle de l’homme qui regarde en ce lieu, qui le contemple par l’organe qui convient et qui s’unit à lui. Songes-y ; c’est là, c’est celui-là seul, celui qui voit le beau avec l’organe capable de le voir, c’est à lui qu’il arrivera d’enfanter, non pas des simulacres de vertu, car il n’a pas saisi un simulacre, mais des vertus vraies, parce qu’il a saisi le vrai. Et enfantant et nourrissant la vertu vraie, il lui est accordé d’être ami de Dieu ; et si jamais un homme est devenu immortel, il le deviendra.
212 b
En cette affaire, on trouverait difficilement pour la nature humaine un meilleur collaborateur que l’Amour.
Ces textes montrent combien se trompent ceux qui regardent les idées de Platon comme des abstractions solidifiées. Il est question ici d’un mariage spirituel avec le beau, mariage grâce auquel l’âme enfante réellement des vertus. De plus, le beau ne réside pas en autre chose. Il n’est pas un attribut. C’est un sujet. C’est Dieu.
La formule qui revient si souvent dans Platon, αὐτὸ καθ’ αὑτὸ μεθ’ αὑτοῦ (auto kath’ hauto meth hautou), lui-même, à travers lui-même, avec lui-même, pourrait bien avoir rapport à la Trinité. Car cette formule indique deux relations à l’intérieur d’une unité. Et n’est-ce pas exactement ainsi que saint Thomas définit la Trinité ?
D’autre part, Platon dit que celui qui contemple le beau lui-même est presque arrivé au bout. Cela indique