porizo), littéralement ouvrir le chemin, mais surtout procurer, fournir, donner. Si on pouvait prendre πόροϛ dans un sens voisin, cela voudrait dire don… Dans la théologie catholique, don est un nom propre du Saint-Esprit. Dans le Prométhée d’Eschyle il y a un jeu de mot sur cette racine verbale, laquelle revient trois fois en quelques vers.
τὴν πεπρωμένην χρὴ αἰσαν φέρειν (tên pepromênen chrê aisan pherein) : « Je dois supporter le sort qui m’a été donné » (participe parfait passif de πόρω) θνητοῖς γερα πόρων (thnêtois gera porôn) ayant donné un privilège aux mortels, πυρός πηγὴν… ἥ διδασχαλος… πέφηνε καὶ μέγας πόρος (puros pêgên… hê didaskalos… pephêne kai megas poros) « la source du feu… qui apparut comme une institutrice et une grande ressource » (ou un grand trésor, ou un grand don) (vers 103-108-111). Dans ce dernier vers, ce nom de πόροϛ est appliqué au feu. Il est très probable d’ailleurs qu’il y a un jeu de mots entre πῦρ et πόροϛ (pur et poros). Dans la trinité héraclitéenne, qui apparaît si clairement dans l’hymne à Zeus de Cléanthe, Zeus, le Logos, la foudre ou le feu, le feu correspond au Saint-Esprit, ce qui est aussi le cas pour plusieurs passages du Nouveau Testament « (dans l’esprit et le feu… je suis venu jeter un feu sur la terre », etc…) et la Pentecôte. On peut conclure d’abord que l’être que Platon nomme Poros est le Saint-Esprit, puisqu’il y a une étroite liaison connue de Platon et peut-être aussi d’Eschyle, entre ce mythe et celui de Prométhée.
Poros est fils de Métis, la Sagesse, dont le nom est presque le même que celui de Prométhée. Gérode raconte que la terre, Gaia — qui dans Eschyle est identique à Thémis et mère de Prométhée — avertit un jour Zeus que la Sagesse était destinée à avoir un jour un fils plus puis-