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Il est impossible de marquer plus nettement que ne fait ici Platon que le Dieu qu’il nomme Amour est un Dieu rédempteur.

Les analogies entre l’Amour et Prométhée commencent à apparaître dans ce discours d’Aristophane. D’abord par l’épithète « le plus ami des hommes ». Eschyle dit constamment de Prométhée, dans sa tragédie, qu’il est ami des hommes, qu’il a trop aimé les mortels, même qu’il les a trop vénérés (voir les citations plus loin). Il est impossible de se montrer plus ami des hommes que Prométhée. Ce superlatif appliqué à l’Amour serait tout à fait injuste, si ce n’étaient pas deux noms du même Dieu. Une autre analogie apparaît dans le lien entre l’Amour et la colère de Zeus contre les hommes. Dans le récit d’Aristophane, Zeus songe à exterminer complètement l’humanité, mais ne le fait pas pour ne pas abolir en même temps la religion elle-même, au lieu de cela il lui inflige un mal dont l’Amour est le médecin. Dans la tragédie d’Eschyle, Zeus veut exterminer l’humanité mais ne le fait pas parce que Prométhée l’en empêche, il ne dit pas par quel moyen ; alors, au lieu de punir l’humanité, Zeus fait souffrir Prométhée. Les deux mythes sont loin d’être identiques mais ne sont pourtant pas sans ressemblance. Au reste, il ne faut pas regarder ces mythes et tous ceux qui leur ressemblent comme des récits mais comme des symboles, de sorte que des mythes différents peuvent correspondre à la même vérité vue sous telle et telle face.



Discours du poète tragique Agathon


195 a

J’affirme que parmi les dieux, l’Amour est le plus heureux, le plus beau et le plus parfait.