d’autres âmes. Ainsi fait l’Amour absolu à travers l’univers.
Cette conception transcendante de la Providence est l’enseignement essentiel du Timée. Enseignement d’une telle profondeur que je ne puis croire qu’il ait pu descendre dans la pensée humaine autrement que par révélation.
« Banquet » de Platon
Le sujet du Banquet, c’est l’Amour, c’est-à-dire la divinité qui porte ce nom. Le texte d’Aristophane, d’inspiration incontestablement orphique, montrant l’Amour, contenu comme le germe du poussin dans l’œuf du Monde, qui éclot avec des ailes d’or, indique que l’Amour est la même chose que l’Âme du Monde. C’est donc le Fils de Dieu. Il est d’ailleurs significatif qu’Aristophane soit un des orateurs du Banquet ; son discours est même l’un des plus beaux ; pourtant Platon avait les plus graves motifs de lui en vouloir, pour les moqueries cruelles et injustes contre Socrate qui n’ont peut-être pas été sans influence sur l’issue du procès. Si néanmoins Platon a mis Aristophane dans cet ouvrage, on peut légitimement supposer que c’est précisément à cause de ces vers sur l’amour et l’œuf du Monde. D’autre part, si on lit immédiatement l’un après l’autre, en grec, le Prométhée d’Eschyle et le Banquet, on trouve dans le texte de Platon un certain nombre de mots qui semblent bien constituer des allusions à la tragédie d’Eschyle, et cela notamment dans le discours d’Agathon, poète tragique. Enfin, la mise en scène elle-même du dialogue, ce banquet où il est à peine question de nourriture, mais où il est sans