Il y a un autre thème de folklore qui, sans doute, a rapport à la même vérité ; c’est celui de la princesse qui part accompagnée d’une esclave pour aller au loin épouser un prince (dans certains contes, c’est un prince avec son esclave qui va épouser une princesse). En cours de route un événement la contraint à changer de vêtement et de rôle avec son esclave et à prêter serment de ne jamais révéler sa véritable identité. Le prince s’apprête à épouser l’esclave, et c’est seulement au dernier moment qu’il reconnaît sa vraie fiancée.
Les deux thèmes peuvent aussi être regardés comme évoquant la Passion. Dans le conte du « Duc de Norvège », la marche interminable, épuisante de l’épouse légitime, qui la fait arriver au palais du prince dans un état sordide, pieds nus, en haillons, convient tout à fait à cette évocation. La parole « Loin je t’ai cherché, près de toi j’ai été amenée » prend alors une signification déchirante. Et aussi les mots « Elle chanta si longtemps que son cœur fut près de se briser, et de nouveau encore près de se briser. »
RECONNAISSANCE DE DIEU ET DE L’HOMME
Sophocle : Reconnaissance d’Électre et d’Orest
v. 1218
Él. — Le malheureux, où est son tombeau ?
Or. — Il n’y en a pas. Un vivant n’a pas de tombeau.
— Que dis-tu mon enfant ?
— Nul mensonge en mes paroles.