l’âme accorde à Dieu presque à l’insu d’elle-même et sans se l’avouer, qui est comme un infiniment petit parmi toutes les inclinations charnelles de l’âme, et cependant décide pour toujours de son destin. C’est le grain de sénevé auquel le Christ compare le royaume des cieux, la plus petite des graines, mais qui plus tard deviendra l’arbre où les oiseaux du ciel se posent.
Il y a dans ce mythe deux violences successives de Dieu sur l’âme, l’une qui est pure violence, l’autre pour laquelle le consentement de l’âme à Dieu est indispensable et qui décide du salut. Ces deux moments se retrouvent dans le mythe de Phèdre et dans celui de la Caverne. Ils correspondent à la parabole de l’Évangile concernant le banquet nuptial, pour lequel on va chercher les convives au hasard sur les routes, mais où on ne garde que ceux qui ont la robe nuptiale, — et à l’opposition entre « appelés » et « élus », — et à la parabole des vierges qui toutes vont trouver l’époux mais parmi lesquelles sont seules admises celles qui ont de l’huile, etc…
L’idée d’un piège tendu par Dieu à l’homme est aussi la signification du mythe du labyrinthe, si on en ôte les histoires ajoutées après coup qui se rapportent aux guerres entre la Crète et Athènes. Minos, fils de Zeus, juge des morts, est cet être unique dont les noms dans l’antiquité sont Osiris, Dionysos, Prométhée, l’Amour, Hermès, Apollon, et beaucoup d’autres (la vraisemblance de ces assimilations peut être établie). Le Minotaure est le même être représenté comme taureau, de même qu’on représente Osiris sous la forme du bœuf Apis et Dionysos-Zagreus avec des cornes (un symbolisme qui a rapport à la lune et à ses phases peut expliquer cette image). Le labyrinthe est cette voie où l’homme, dès qu’il y pénètre, perd son chemin et se trouve également impuissant, au