quand il était incliné sur sa poitrine pendant la Cène, c’est cet amour même que nous devons porter à l’enchaînement mathématique de causes et d’effets qui, de temps à autre, fait de nous une espèce de bouillie informe. Manifestement cela est fou.
Une des paroles les plus profondes et les plus obscures du Christ fait apparaître cette absurdité. Le reproche le plus amer que fassent les hommes à cette nécessité, c’est son indifférence absolue aux valeurs morales. Justes et criminels reçoivent également les bienfaits du soleil et de la pluie ; justes et criminels sont également frappés d’insolation, noyés dans les inondations. C’est précisément cette indifférence que le Christ nous invite à regarder comme l’expression même de la perfection de notre Père céleste et à imiter. Imiter cette indifférence, c’est simplement y consentir, c’est accepter l’existence de tout ce qui existe, y compris le mal, excepté seulement la portion de mal que nous avons la possibilité et l’obligation d’empêcher. Par cette simple parole le Christ a annexé toute la pensée stoïcienne, et du même coup Héraclite et Platon.
On ne pourrait jamais prouver qu’une chose aussi absurde que le consentement à la nécessité soit possible. On peut seulement le constater. Il y a en fait des âmes qui consentent.
La nécessité est exactement l’intermédiaire entre notre nature et notre faculté infiniment petite de libre consentement, car notre nature y est soumise et notre consentement l’accepte. De même, quand nous pensons l’univers, nous pensons aussi la nécessité comme étant l’intermédiaire entre la matière et Dieu. Comme nous consentons à la nécessité, Dieu le premier par un acte éternel y consent. Mais ce que nous nommons en nous consentement,