tions qu’il me fallait discerner et accomplir. Je ne l’aurais jamais fait autrement, et cela m’était indispensable.
Mais votre plus grand bienfait a été d’un autre ordre. En vous emparant de mon amitié par votre charité, dont je n’avais jamais rencontré l’équivalent, vous m’avez fourni la source d’inspiration la plus puissante et la plus pure qu’on puisse trouver parmi les choses humaines. Car rien parmi les choses humaines n’est aussi puissant, pour maintenir le regard appliqué toujours plus intensément sur Dieu, que l’amitié pour les amis de Dieu.
Rien ne me fait mieux mesurer l’étendue de votre charité que le fait que vous m’avez tolérée si longtemps et avec tant de douceur. J’ai l’air de plaisanter, mais ce n’est pas le cas. Il est vrai que vous n’avez pas les mêmes motifs que moi-même (ceux que je vous ai écrits l’autre jour) pour éprouver de la haine et de la répulsion pour moi. Mais pourtant votre patience à mon égard ne me paraît pouvoir provenir que d’une générosité surnaturelle
Je n’ai pu m’empêcher de vous causer la plus grande déception qu’il ait été en mon pouvoir de vous causer. Mais jusqu’à maintenant, bien que je me sois souvent posé la question pendant la prière, pendant la messe, ou à la lumière du rayonnement qui reste dans l’âme après la messe, je n’ai jamais eu même une fois, même une seconde, la sensation que Dieu me veut dans l’Église. Je n’ai jamais eu même une fois une sensation d’incertitude. Je crois qu’à présent on peut enfin conclure que Dieu ne me veut pas dans l’Église. N’ayez donc aucun regret.
Il ne le veut pas jusqu’ici du moins. Mais sauf erreur il me semble que sa volonté est que je reste au dehors à l’avenir aussi, sauf peut-être au moment de la mort. Pourtant je suis toujours prête à obéir à tout ordre quel qu’il soit. J’obéirais avec joie à l’ordre d’aller au centre même de l’enfer et d’y demeurer éternellement. Je ne