par rapport à n’importe quel milieu humain sans exception.
Cela semble en contradiction avec ce que je vous écrivais sur mon besoin de me fondre avec n’importe quel milieu humain où je passe, d’y disparaître ; mais en réalité c’est la même pensée ; y disparaître n’est pas en faire partie, et la capacité de me fondre dans tous implique que je ne fasse partie d’aucun.
Je ne sais pas si je parviens à vous faire comprendre ces choses presque inexprimables.
Ces considérations concernent ce monde, et semblent misérables si on met en regard le caractère surnaturel des sacrements. Mais justement je crains en moi le mélange impur du surnaturel et du mal.
La faim est un rapport à la nourriture certes beaucoup moins complet, mais aussi réel que l’acte du manger.
Il n’est peut-être pas inconcevable que chez un être ayant telles dispositions naturelles, tel tempérament, tel passé, telle vocation, et ainsi de suite, le désir et la privation des sacrements puissent constituer un contact plus pur que la participation.
Je ne sais pas du tout s’il en est ainsi pour moi ou non. Je sais bien que ce serait quelque chose d’exceptionnel, et il semble qu’il y ait toujours une folle présomption à admettre qu’on puisse être une exception. Mais le caractère exceptionnel peut très bien procéder non pas d’une supériorité, mais d’une infériorité par rapport aux autres. Je pense que ce serait mon cas.
Quoi qu’il en soit, comme je vous l’ai dit, je ne me crois actuellement capable en aucun cas d’un véritable contact avec les sacrements, mais seulement du pressentiment qu’un tel contact est possible. À plus forte raison ne puis-je pas vraiment savoir actuellement quelle espèce de rapport avec eux me convient.
Il y a des moments où je suis tentée de m’en remettre entièrement à vous et de vous demander de décider pour