constituent un mouvement ascendant de l’âme, un regard tourné avec quelque effort vers le haut. Après que Dieu est venu en personne, non seulement visiter l’âme, comme il fait d’abord pendant longtemps, mais s’emparer d’elle, en transporter le centre auprès de soi, il en est autrement. Le poussin a percé la coquille, il est hors de l’œuf du monde. Ces amours premiers subsistent, ils sont plus intenses qu’avant, mais ils sont autres. Celui qui a subi cette aventure aime plus qu’auparavant les malheureux, ceux qui l’aident dans le malheur, ses amis, les pratiques religieuses, la beauté du monde. Mais ces amours sont devenus un mouvement descendant comme celui même de Dieu, un rayon confondu dans la lumière de Dieu. Du moins on peut le supposer.
Ces amours indirects sont seulement l’attitude envers les êtres et les choses d’ici-bas de l’âme orientée vers le bien. Ils n’ont pas eux-mêmes pour objet un bien. Il n’y a pas de bien ici-bas. Ainsi ce ne sont pas à proprement parler des amours. Ce sont des attitudes aimantes.
Dans la période préparatoire l’âme aime à vide. Elle ne sait pas si quelque chose de réel répond à son amour. Elle peut croire qu’elle le sait. Mais croire n’est pas savoir. Une telle croyance n’aide pas. L’âme sait seulement d’une manière certaine qu’elle a faim. L’important est qu’elle crie sa faim. Un enfant ne cesse pas de crier si on lui suggère que peut-être il n’y a pas de pain. Il crie quand même.
Le danger n’est pas que l’âme doute s’il y a ou non du pain, mais qu’elle se persuade par un mensonge qu’elle n’a pas faim. Elle ne peut se le persuader que par un mensonge, car la réalité de sa faim n’est pas une croyance, c’est une certitude.
Nous savons tous qu’il n’y a pas de bien ici-bas, que tout ce qui apparaît ici-bas comme bien est fini, limité, s’épuise, et une fois épuisé laisse apparaître à nu la nécessité. Tout être humain a vraisemblablement eu dans sa