quelques erreurs, notamment celle de confondre dans une certaine mesure la foi et l’autosuggestion.
Dans les grandes images de la mythologie et du folklore, dans les paraboles de l’Évangile, c’est Dieu qui cherche l’homme. « Quaerens me sedisti lassus. » Nulle part dans l’Évangile il n’est question d’une recherche entreprise par l’homme. L’homme ne fait pas un pas à moins d’être poussé ou bien expressément appelé. Le rôle de la future épouse est d’attendre. L’esclave attend et veille pendant que le maître est à une fête. Le passant ne s’invite pas lui-même au repas de noces, il ne demande pas d’invitation ; il y est amené presque par surprise ; son rôle est seulement de revêtir un vêtement convenable. L’homme qui a trouvé une perle dans un champ vend tous ses biens pour acheter ce champ ; il n’a pas besoin de retourner le champ à la bêche pour déterrer la perle, il lui suffit de vendre tous ses biens. Désirer Dieu et renoncer à tout le reste, c’est cela seul qui sauve.
L’attitude qui opère le salut ne ressemble à aucune activité. Le mot grec qui l’exprime est « hupomenê » que patientia traduit assez mal. C’est l’attente, l’immobilité attentive et fidèle qui dure indéfiniment et que ne peut ébranler aucun choc. L’esclave qui écoute près de la porte pour ouvrir dès que le maître frappe en est la meilleure image. Il faut qu’il soit prêt à mourir de faim et d’épuisement plutôt que de changer d’attitude. Il faut que ses camarades puissent l’appeler, lui parler, le frapper sans qu’il tourne même la tête. Même si on lui dit que le maître est mort, même s’il le croit, il ne bougera pas. Si on lui dit que le maître est irrité contre lui et le battra à son retour, et s’il le croit, il ne bougera pas.
La recherche active est nuisible, non seulement à l’amour, mais aussi à l’intelligence dont les lois imitent celles de l’amour. Il faut simplement attendre que la solution d’un problème de géométrie, que le sens d’une phrase latine ou grecque surgisse dans l’esprit. À plus