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Pan, pan ! etc.
Joyeux, en tous lieux
Il danse et se balance,
La m’sure à propos
S’marque avec ses sabots.

Pan, pan ! etc.
Chez lui, point d’ennui,
Roulant toujours sa bosse,
La joie des marmots
Quand il leur fait l’gros dos.



Nous avons vu indiquer cet air comme étant celui de la Sabotière, mais c’est une erreur complète, il ne lui ressemble en rien. L’air de Polichinelle, que nous donnons, et que les enfants chantent, est du siècle actuel ; les paroles n’ont guère plus de cinquante ans, et encore !

Les enfants avancés pour leur âge chantent cela en imitant des poses de Polichinelle, une démarche lente et des haussements d’épaules.

Les savants prétendent que Polichinelle se reconnaît dans l’histrion antique Mimus Albus, on l’a vu sur des vases étrusques ; on l’a retrouvé dans des fresques de Pompéia. Dans des temps plus modernes il est ressuscité aux environs de Naples, dans la personne d’un paysan facétieux, qui s’appelait Puccio d’Anietto, dont on a fait Pulcinella. On cite encore Paolo Anella, autre farceur italien, qui parut avec succès à Naples, au XIIIe siècle.

Polichinelle, à ce que rapporte l’histoire, n’est connu en France que depuis le règne de Charles IX. Sous Louis XIII, le célèbre farceur Brioché, qui avait sa baraque au Pont-Neuf, s’était incarné dans ce personnage, et attirait les curieux.