Page:Weckerlin - Chansons et rondes enfantines, Garnier, 1870.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.


MALBROUGH




\relative c'' { 
<<
\new Staff  {
  \clef treble
  \key g\major
  \time 6/8
  \tempo \markup \fontsize #-2 {\concat { "All " { \teeny \raise #0.6 "tto" } " moderato." }}  2 = 90
  \override Rest #'style = #'classical
  \autoBeamOff 
  \set Staff.midiInstrument = #"piccolo"
\partial 8*1 d,8 | b'4 b8 b4 a8 | c4. b8. c16 b8 | a4 a8 a8. g16 a8 | \break
b4. g4 d8 | b'4 b8 b4 a8 | c4. b4 d8 | b4 g8 a4 fis8 | g4.~ g8 r8^\markup \fontsize #-1 \halign #-2 {FIN}  \bar "||" d'8 | \break
d4 b8 e4 e8 | d4.~ d4 d8 | d4 b8 e4 e8 | d4.~ d4 \bar "|." \break
 \bar "|."  \break
}
\addlyrics {
Mal -- brough s’en va t-en guer -- re,
Mi -- ron ton ton ton, mi ron -- tai -- ne,
Mal -- brough s’en va t-en guer -- re,
Ne sait quand re -- vien -- dra. __
Ne sait quand re -- vien -- dra. __
Ne sait quand re -- vien -- dra. __
}
\new Staff  {
  \clef treble
  \key g\major
  \time 6/8
  \override Rest #'style = #'classical
\partial 8*1 d,8 | <b' g>4  <b g>8 <b g>4 <a d,>8 | <c g c,>4. <b g d>8. <c a>16 <b g>8 | <a fis>4 <a fis>8 <a fis>8. <g e>16 <a fis>8 | \break
g4. g4 d8 | <b' g>4 <b g>8 <b g>4 <a d,>8 | <c g c,>4. <b g d>4 <d b>8 | <b g>4 g8 a4 fis8 | g4 b8 g4  \bar "||" <d' b>8 | \break
<d b>4 <b g>8 <e b g>4 <e b g>8 | <d b g>4 <b' g>8 <b g>4 <d, b>8 | <d b>4 <b g>8 <e b g>4 <e b g>8 |  <d b g>4 <b' g>8 <b g>4  \bar "|." \break
}
\new Staff  {
  \clef bass
  \key g\major
  \time 6/8
  \override Rest #'style = #'classical
  \partial 8*1 r8 | << { r4 d,,,8( g4 fis8) } \\ { g,2.~ } >> | << { e'8. fis16 e8 d4 } \\ { g,4.~ g4 } >> r8 | d4 d'8 d4. | \break
  g,4( d'8 b'4) r8 | << { r4 d,8( g4 fis8) } \\ { g,2.~ } >> | << { e'8. fis16 e8 d4 } \\ { g,4.~ g4 } >> r8 |<< { d''4 b8 c4 a8 } \\ { d,2. } >>  | << { b'4 d8 b4  } \\ { g4.~ g4  } >>  \bar "||" r8 | \break
}
>>
}



Cette chanson a été calquée sur une autre, beaucoup plus ancienne : c’est une complainte sur la mort du duc de Guise (François de Lorraine), tué en 1563, d’un coup de pistolet, par Poltrot de Méré, gentilhomme huguenot.

Qui veut ouïr chanson ?
C’est du grand duc de Guise, etc.
Quatre gentillhom’ y avait,
Dont l’un portoit son casque
Et bon, bon, bon
Et l’autre ses pistolets.

Cette complainte, publiée en 1565, avait certainement un autre air que celui que nous connaissons, car la coupe rythmique des paroles est tout autre que celle de Malbrough[1]. Il est probable que les paroles de cette dernière ont été faites après la bataille de Malplaquet en 1709, quoique Malbrough ne soit mort qu’en 1722, alors qu’on ne pensait plus guère à lui en France. Ce qui est certain, c’est que la complainte du duc de Guise lui a servi de patron d’un bout à l’autre. La chanson de Malbrough n’eut sa popularité réelle qu’en 1781, où elle reparut grâce à Mme Poitrine, la nourrice du Dauphin ; elle chantait cela à son royal nourrisson.

Dans sa Symphonie de la Victoire, dont le héros est Wellington, Beethoven a personnifié les Anglais par l’air de Rule Britannia et les Français par l’air de Malbrough… Était-ce une ironie ? Les Égyptiens et les Arabes connaissent l’air de Malbrough ; Castil-Blaze prétend même que cette chanson nous vient des Mores, et qu’en Espagne elle commençait par Mambrun se fui alla guerra : on n’en saura jamais le dernier mot.


  1. La chanson du duc de Guise se trouve en entier dans les Bulletins de la Société des compositeurs de musique.