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LE CHEVALIER
Voilà les minuit sonnés,

Compagnons de la marjolaine,
Voilà les minuit sonnés,
Gai, gai, dessur le quai.

LA RONDE
Mais nos filles sont couché’s,

Compagnons de la marjolaine,
Mais nos filles sont couché’s,
Gai, gai, dessur le quai.

LE CHEVALIER
En est-il une d’éveillé’,

Compagnons de la marjolaine,
En est-il une d’éveillé’,
Gai, gai, dessur le quai.

LA RONDE
Qu’est-ce que vous lui donnerez ?

Compagnons de la marjolaine,
Qu’est-c’ que vous lui donnerez ?
Gai, gai, dessur le quai.

LE CHEVALIER
De l’or, des bijoux assez,

Compagnons de la marjolaine,
De l’or, des bijoux assez,
Gai, gai, dessur le quai.

LA RONDE
Ell’ n’est pas intéressé’,

Compagnons de la marjolaine,
Ell’ n’est pas intéressé’,
Gai, gai, dessur le quai.

LE CHEVALIER
Mon cœur je lui donnerai,

Compagnons de la marjolaine.
Mon cœur je lui donnerai,
Gai, gai, dessur le quai.

LA RONDE
En ce cas-là choisissez,

Compagnons de la marjolaine,
En ce cas-là choisissez,
Gai, gai, dessur le quai.


On voit que cette pièce est dialoguée entre la ronde qui tourne en chantant, et le chevalier qui se tient à une certaine distance. Au dernier couplet, toute la ronde élève les bras, le chevalier passe dessous et choisit une des fillettes, qui s’enfuit et qu’il rattrape.

Dans les Chansons du Cambraisis, MM. Durieux et Bruyelle croient leur version plus ancienne que celle-ci ; ils donnent pour raison que la leur n’a que sept mesures ; la preuve est médiocre et n’indique tout au plus qu’une notation fautive.

Nous croyons que ces Compagnons de la marjolaine ne sont pas une fantaisie, et encore moins une onomatopée ; au XVe siècle, on ne disait pas : Aller donner des sérénades, mais bien Aller réveiller les pots de marjolaine.