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— 35 — jamais 1 » Il en va ainsi de toi ! Tu as pris congé de la réputation ’ît l’as rendue invisible. A son exemple, je te dis adieu pour ne plus te revoir. La duchesse. — Pourquoi, seule de toutes les princesses de la terre, devrais-je être isolée et enfermée comme une sainte relique ? J’ai de la jeu- nesse et un peu de beauté. Ferdinand. — Quelques vierges sont des sorcières. Je ne te reverrai jamais plus. (Exit.) Rentrent ANTONIO, armé d’un pistolet, et CARIOLA La duchesse. — Vous avez vu cette apparition ? Antonio. — Oui. Nous sommes trahis. Comment vint-il ici ? C’est contre toi que je devrais tourner cette arme ! Cariola. — Faites, Seigneur, je vous en prie. Et lorsque vous m’aurez arraché le cœur, vous y lirez mon innocence. La duchesse. — Il s’est introduit par ce couloir. Antonio. — Que ne reparaît-il à mes yeux, cet objet de terreur ? Je fini- rais bien par le réconcilier avec l’idée de nos légitimes amours. (Elle lui montre le poignard ) Ha ! Que, signifie ceci ? La duchesse. — Il me l’a laissé. Antonio. — Souhaitant, à ce qu’il semble, que vous le tourniez contre vous. La duchesse. — En effet, tel devait être le but de sa démarche. Antonio. — Il faudrait plutôt tremper cette arme dans son fiel. (On frappe au dehors.) Holà ! Qui frappe ? Encore des cataclysmes ! La duchesse. — C’est comme si on allait faire sauter une mine sous nos pieds ! Cariola. — C’est Bosola ! La duchesse. — Fuyez ! O misère ! Pourquoi devons-nous recourir aux masques et aux voiles déguisant les actions mauvaises ! Cachez-vous ! Je tiens mon plan... [Exit Antonio.) Entre BOSOLA Bosola. — Le duc, votre frère, agité comme un ouragan, vient de mon ter à cheval et de partir, ventre à terre, pour Rome. La duchesse. — A cette heure de la nuit !