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sept pour un secret…

— Le mauvais temps, Isaïe. Si je reste, il se peut que le dégel ne vienne qu’après Noël, et la pauvre Émilie sera seule.

M. Gentil sera là, ma tante.

— Tante Émilie ne songerait pas à inviter un monsieur à la maison en mon absence.

Gillian estima qu’il y avait en ce monde bien des sortes de femmes différentes ; quels esprits en effet pouvaient être plus dissemblables que ceux d’Émilie et de Julia ? Et elle-même, Gill, ne ressemblait ni à l’une ni à l’autre.

Isaïe avala son déjeuner, alla à la porte et appela Robert à toute voix.

— Faut-il que je vous accompagne, monsieur ? Ou est-ce mon beau-père ?

— Non, je m’arrangerai sans lui, car il faut que Jonathan reconduise Mme Fanteague. Je monterai le cob et je passerai prendre le garçon de Dosset, il a un poney, et il me donnera un coup de main pour les moutons.

— J’aimerais mieux que Robert me conduise, dit Mme Fanteague.

— Il faut que Robert reste ici : la batteuse peut arriver d’un moment à l’autre, et, en ce cas, Jonathan n’est bon à rien.

— Ma mère demande si vous auriez la bonté de l’emmener jusqu’à la Sirène ? Mme Thatcher est tombée malade, on prie ma mère de venir la veiller la nuit.

— Volontiers. Jonathan pourra la conduire. Isaïe regarda Robert, hésita, puis passa dans le parc à moutons.

— Dites donc, Rideout, fit-il avec moins d’aisance que d’habitude, sans vous offenser, il faut vous mettre