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CHAPITRE III

La tante Fanteague arrive.


Quand on arrivait à la ferme de Dysgwlfas par les pâturages, elle paraissait plus grande qu’elle n’était, parce que le bâtiment était long et étroit et que le comble, avec le grenier et la soupente où l’on conservait les racines, ne faisaient qu’un avec la ferme. Sous le grenier était la haute voûte, appelée la galerie, qui conduisait dans le parc à moutons. Devant la maison s’étendait le jardin où se dressait le pigeonnier, et une allée empierrée, bordée de lichens de chaque côté, conduisait de la double barrière que surmontait un arceau de troènes, jusqu’à l’habitation.

Le troupeau piétinant de Robert passa devant cette grille et gagna le parc. Gillian, qui suivait avec cette démarche nonchalante et rêveuse qu’elle avait adoptée depuis peu, ouvrit la barrière et, traversant l’herbe sèche, se dirigea vers la fenêtre de la salle. Regardant à l’intérieur elle vit, à la lueur de la lampe à élégant abat-jour et des hautes flammes, que son père était rentré. C’était un homme qui ne pouvait le faire