à l’épreuve. Tout cela était aussi loin des pensées heureuses d’Elmer en pleine prospérité que les menaces depuis longtemps oubliées qu’avait proférées Isaïe aux « Armes du bouvier ».
Aurait-il eu peur s’il avait su que Johnson était l’ami de Robert, s’il avait deviné que la seule chose qui empêchait Robert de le confronter avec le Bohémien était l’amour de Gillian pour son mari, et que Robert surveillait et écoutait les sous-courants, de leurs existences pour s’assurer si cet amour existait toujours ? Aurait-il continué à vivre heureux, sans une culpabilité secrète pour l’épouvanter, ou aurait-il quitté et Gillian et son auberge et ses troupeaux, pour fuir ? Alors, les événements qui arrivèrent par la suite à l’auberge de la Sirène ne se seraient pas produits, et l’esprit malfaisant qui devait surgir du sol comme une flamme dévastatrice et menacer l’âme même de Gillian, n’aurait peut-être jamais entendu, dans sa quiétude, sous les choses existantes, le bruit qui devait le réveiller, le pas furtif de Ralph Elmer dans la friche sauvage.