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SEPT POUR UN SECRET…

— C’était simplement… je me figurais qu’elle aimait Rideout.

— Rideout ! Bonté du ciel, mon ami, imaginez-vous que Mademoiselle Lovekin des Gwlfas va épouser un lourdaud, une brute comme ça ? Elle ne le trouverait pas digne de lui baiser les pieds.

Rouge de joie, triomphant au souvenir de ses baisers à lui, Elmer se dirigea, la main tendue, vers le vieux.

— Monsieur, dit-il, voulez-vous me la serrer ? Je jure de faire de mon mieux pour Gillian, la plus jolie fille du pays.

Isaïe mit son énorme patte dans la main d’Elmer.

— Voilà qui est parler raisonnablement, mon garçon. Alors, vous serez publiés dimanche à l’église.

— Parbleu, oui.

— Vous voudrez probablement ramener Gillian dans votre cabriolet, hein ? Isaïe n’était plus que bonne humeur.

— Ce n’est pas de refus, Monsieur Lovekin.

— Et puisque personne ne connaît la petite à la Croix-des-Pleurs, personne ne sera au courant si vous n’y revenez pas de quelque temps. Ils ne feront pas le compte des jours, ils sont trop occupés de leurs affaires. Maintenant, je vais m’en retourner. Voulez-vous m’envoyer Gillian ?

Elle arriva pâle et toute en larmes.

— Allons, ma chère, je ne te gronderai pas… ce serait l’affaire de ta mère, si elle était de ce monde, la pauvre âme. Je ne dis rien, et voilà cinquante livres pour acheter des rubans et des colifichets, et il y en aura encore beaucoup d’autres. Et puis, les bans seront publiés dimanche.

— Oh, père !

— Il n’y a pas à dire « oh, père ! » Tu as passé la nuit