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SEPT POUR UN SECRET…

cher. » Alors, naturellement, l’agent sut à quoi s’en tenir.

— Vos histoires, dit Fringal d’un ton maussade, ce sont des mensonges, je crois bien, elles ne sont pas vraies. Vous les inventez, mon vieux… des mensonges, des mensonges.

Et, avec un regard de défi, il évita Jonathan et reprit le chemin de l’auberge. Il n’avait pas seulement perdu sa couvée favorite, mais Jonathan, l’idiot du pays, avait sondé son âme, avait risqué un coup d’œil dans ces profondeurs où se voyaient nettement des traces de délits. Il était absolument hors de lui.

— Eh bien ? lui demande Ralph dès son retour.

— Elle dit qu’ils ne ressemblent à rien, qu’à des chatons de noisetier, dit Fringal d’un ton injurieux, et à sa grande surprise, il entendit son maître éclater de rire.

— Demain, dit Elmer, tu pourras lui porter les deux canards d’Aylesbury ; elle les a admirés.

— Demain ?

— Et après-demain, et le jour suivant, et ainsi de suite jusqu’à ce que… Il y a une chose que je sais au sujet des femmes, bien que je n’aie rien à faire avec elles, et c’est qu’il faut les harceler.

— Rien à faire avec elles, sauf avec une, dit Fringal d’un air sombre. Je pense bien que vous ne voulez rien de bon à cette jeune fille de là-bas…

— Je ne songe pas à l’épouser, vous le savez très bien.

Fringal fut saisi d’un accès de fou rire.

— Il faudra être là-bas tous les jours à six heures. Je vous dirai chaque fois ce qu’il y aura à lui porter. Vous le déposerez, vous crierez quelque chose qu’elle puisse entendre, et vous reviendrez.

— Vous ne l’aurez pas.

— Oh, ça !